Ces visages immortalisent des barrières. Des barrières qui se sont érigées entre les êtres au fil du temps, nourries par les épreuves, les incompréhensions et les blessures invisibles. Symboliques, elles témoignent de notre fragilité, de notre isolement et des fractures de notre santé mentale.

À travers la série de portraits « Barrier Film », ces figures de tous âges apparaissent enveloppées d’un film, matérialisation de ces fractures mentales qui nous emprisonnent.

Ces images incarnent les tensions invisibles qui affectent notre bien-être psychologique : anxiété, dépression, perte de repères, surcharge émotionnelle. Des réalités souvent tues, mais qui s’imposent de plus en plus dans nos sociétés contemporaines.

Éloignement des autres, éloignement du monde, et parfois éloignement de nous-même. Dans un monde en perpétuelle accélération, où les tensions sociales, les doutes identitaires et les incertitudes existentielles creusent des failles profondes, une question s’impose à tous : « Comment se retrouver au-delà des fractures ? »

Entre colère sourde et pertes de repères, c’est un réapprentissage perpétuel qui s’impose après chaque brisure. Car qui que nous soyons, quel que soit notre âge, nos aspirations, notre capacité de résilience, nous avons tous été affectés par ces murs invisibles qui s’élèvent au gré des désillusions, des peurs et des souffrances psychiques.

Méfiance, distance, solitude choisie ou subie… Ce sont autant d’écueils qui émoussent notre capacité à aimer, à nous rapprocher de l’autre, à faire vibrer notre altérité. Quitter un monde où l’individualisme, la lassitude et le repli intérieur deviennent la norme pour retrouver un lien authentique ne se fera pas sans heurts. Mais c’est en questionnant ces barrières mentales et en valorisant la santé mentale comme un enjeu collectif que l’on pourra, peut-être, commencer à les abattre.